Persécutés en Birmanie, les Rohingyas ont dû fuir leur pays : aujourd’hui, ils sont près d’un million à être réfugiés dans un camp, situé près de Cox’s Bazar dans le sud du Bangladesh. Electriciens sans frontières a été sollicitée par l’ONG Friendship pour aider à l’amélioration des conditions sanitaires et sociales alarmantes : une forte insécurité était constatée le soir pour aller aux puits et aux latrines, particulièrement pour les femmes et les enfants. De nombreux équipements d’éclairage avaient été installés mais ne fonctionnaient plus, faute de compétence locale pour les entretenir ou les réparer.
Electriciens sans frontières, en étroite collaboration avec l’entreprise Schneider Electric et l’ONG Friendship, a conçu un programme de formation à l’électricité renouvelable. Des apprentis Rohingyas et Bangladais ont notamment été formés à l’installation de matériel d’éclairage ou d’alimentation en énergie, ainsi qu’à leur maintenance et à leur réparation. La mise en pratique a été immédiate : des lampadaires solaires et des kits solaires ont été déployés, tandis que des lampes individuelles ont été distribuées aux familles qui en avaient le plus besoin. Des zones sensibles ont ainsi été éclairées pour renforcer la sécurité des réfugiés.
Cette formation était une opportunité pour les apprentis d’acquérir des compétences dans le domaine des énergies renouvelables, mais aussi d’améliorer leur autonomie : les apprentis ont été formés aux bases de l’entrepreneuriat pour pouvoir lancer leur propre activité.
Aujourd’hui, avec encore 600 000 Rohingyas restés en Birmanie, l’exode vers le Bangladesh pourrait continuer. Les besoins en lumière et en énergie devraient croître, confirmant la nécessité d’une autonomisation de la population. Par ailleurs, l’approche retenue par Electriciens sans frontières dans ce projet pourrait être dupliquée dans d’autres camps de réfugiés ou de déplacés, partout où la lumière doit être maintenue durablement.
La prise en compte des solutions d’énergie durable constitue une avancée marquante dans la construction des réponses à apporter aux réfugiés : « L’accès durable à la lumière et à l’électricité permet aux populations de vivre plus sereinement, et constitue une opportunité pour retrouver des activités économiques et des activités sociales. C’est aider la vie à renaître. » indique Jean-David Mechali, bénévole en charge du projet Lumière pour les Rohingyas chez Electriciens sans frontières.