Electriciens sans frontières a été sollicité par Friendship, ONG dont la mission est de développer et soutenir des programmes d’aide humanitaire et de développement au Bangladesh depuis 1994. Les représentants de Friendship France nous ont remonté des constats de l’état des camps, notamment en ce qui concerne la sécurité des femmes et des enfants. Ces besoins ont été confirmés lors de la visite réalisée par un expert bénévole d’Electriciens sans frontières en février 2018.
- La question de l’éclairage est clé pour la sécurité, notamment sur les trajets pour aller aux puits et aux latrines. L’absence de lumière à partir de 18h (coucher du soleil) représente une forte menace pour la sécurité des populations, et notamment les femmes et les enfants (des abus ont déjà été dénoncés).
- Les systèmes électriques sont quasi-inexistants. Très peu de familles sont en possession d’équipements photovoltaïques et se sont organisées pour les partager avec leurs voisins pour que 2 ou 3 baraquements aient accès à un peu d’éclairage la nuit.
Le projet est conçu en trois phases :
- Phase 1 : Formation et développement des compétences de deux apprentis formateurs employés par Friendship au sein de Schneider Electric, partenaire d’Electriciens sans frontières
- Phase 2 : Formation théorique et pratique et développement des compétences de 20 apprentis bangladais et rohingyas dans les camps
- Phase 3 : Formation et application pratique permettant l’électrification de 50 zones sensibles (latrines et puits) identifiées par Friendship et distribution de plus de 1000 lampes aux familles
Le projet bénéficie à l’ensemble des populations Rohingyas des camps de Ghumdhum et Balukhali (composés de plus de 70% de femmes).
Concernant les apprentis bangladais, ce projet leur permettra de développer leurs compétences. La demande en compétence photovoltaïque est forte et il existe des opportunités d’emploi dans le secteur des ONG. Concernant les apprentis Rohingyas, le gouvernement bangladais n’autorise pas à ce jour l’emploi des Rohingyas. Un mécanisme de « cash for work » mis en place par l’OIM, en accord avec les autorités gouvernementales, permet néanmoins l’indemnisation des réfugiés sur une courte période dans le cadre de certains projets. Ils pourront donc être indemnisés et surtout acquérir des compétences leur permettant d’être acteurs de l’amélioration de leurs conditions de vie et de pouvoir eux-mêmes entretenir les équipements installés sans intervention future de l’aide humanitaire.