Depuis maintenant un an, face à cette crise sanitaire majeure du Covid, nous vivons entre confinement, couvre-feu, tests, télétravail, fermetures des frontières et cas contacts.
Dès le 2 mars 2020, nous avons restreint les missions de terrain et les rassemblements en France, à la fois pour nos bénévoles et pour nos salariés. Nous nous sommes attelés à nous organiser, en tenant compte de l’évolution de l’épidémie et des consignes officielles, afin de permettre la poursuite de nos activités, pour que nos partenaires locaux et les bénéficiaires de nos projets ne soient pas doublement touchés par la pandémie.
Les équipes projet ont travaillé à des « plans B » pour mener à bien les projets en cours grâce à des moyens d’intervention à distance, comme nous le faisons d’ores et déjà de longue date lorsque nous intervenons en zones rouges. En effet, dans des régions où les conflits et le terrorisme ne nous permettent pas de nous rendre sur place, soit nous formons des électriciens locaux à distance, soit nous accompagnons nos partenaires à distance grâce aux outils numériques. Nous avons aussi continué à instruire les nombreuses sollicitations qui continuent de nous être adressées afin d’apporter l’électricité et l’eau là où elles manquent.
Ainsi, depuis un an les équipes d’Electriciens sans frontières poursuivent leurs actions à distance, en s’appuyant sur une préparation renforcée et adaptée, et sur une confiance partagée avec nos fournisseurs et nos partenaires locaux.
L’activité d’Electriciens sans frontières en 2020 a été dense, assez comparable à ce que nous avions pu réaliser les années précédentes. Plus de quarante projets ont été totalement achevés ou ont connus des étapes de réalisations significatives, notamment l’électrification d’un collège au Bénin, l’électrification d’un centre de chirurgie, d’une école, d’un collège et d’un centre de santé, ainsi que la construction d’un château d’eau et de bornes fontaine en Guinée, le déploiement de 12 lampadaires solaires et d’une centrale photovoltaïque au Népal, la réalisation de 6 latrines, l’accès à l’eau dans 4 villages et l’électrification de 2 dispensaires au Togo, l’électrification et l’accès à l’eau d’un centre de santé en République Démocratique du Congo, l’électrification de 3 écoles, d’un collège, d’un centre de formation et de logements d’instituteurs, la réhabilitation d’un forage, l’installation de centrales de recharge de lampes individuelles et l’électrification de 2 centres de santé au Burkina Faso, l’électrification d’un centre de santé, des 5 bâtiments d’une école et le raccordement d’un collège au Sénégal, et enfin la finalisation du déploiement de « Cafés Lumière » dans 6 villages à Madagascar.
À la demande du Centre de crise et de soutien du Ministère chargé des affaires étrangères, deux missions d’urgence ont été menées durant l’année, l’une à Beyrouth suite aux explosions dans le port le 4 août, l’autre à Erevan suite au conflit dans le Haut-Karabakh. Près d’un million d’euros a été mobilisé pour notre « plan Covid », élaboré avec nos partenaires locaux. Outre le millier de lampes solaires envoyées dès que possible dans une centaine de structures de santé, nous finalisons actuellement les dernières commandes pour renforcer les systèmes électriques d’une cinquantaine de structures de santé, principalement au Togo et au Burkina Faso. Les « plans B » ont été efficaces et ont permis de maintenir notre activité d’accès à l’énergie et à l’eau à un niveau comparable aux années passées. Beaucoup de nos partenaires ont fait preuve d’innovations pour faire face à la pandémie, qui pour produire du savon, qui pour coudre des masques.
Centrales solaires pour des écoles à Beyrouth, pompage solaire dans le Gulmu au Burkina Faso, implantation de « Cafés Lumière » au Bénin, fournitures de kits solaires dans les camps Rohingyas : plus d’une centaine de projets sont en cours et amènent chaque jour un peu de lumière aux plus défavorisés. 2021 est d’ores et déjà une année un peu spéciale. Les réalisations à distance vont se poursuivre encore de longs mois, avant que nous puissions renouer de visu avec nos partenaires pour compléter ce qui n’aura pas pu être fait à distance. Nous devrons aussi capitaliser sur ces nouvelles façons de faire, pour faire plus et mieux, en termes de transferts de compétences et de leur valorisation au service de l’accès à l’énergie.
Les échanges de vive voix et la vie associative intense à laquelle notre ONG porte une attention particulière nous manquent terriblement. Mais la mobilisation de tous nos bénévoles, partenaires et donateurs est au rendez-vous !