Electriciens sans frontières était invité au sein de la délégation française du Forum Politique de Haut Niveau sur le Développement Durable qui s’est déroulée du 10 au 19 juillet au siège des Nations Unies à New York – sous les auspices du Conseil Economique et Social. Cet événement annuel permet de faire le point entre gouvernements sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et l’atteinte des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD).
ELECTRICIENS SANS FRONTIÈRES À L’ONU
Notre représentante, Tania Chauvin, était présente du mardi 11 au jeudi 13 juillet pour une intervention en plénière depuis la chaise France durant la Session 7 : « L’ODD 7 et ses liens avec les autres ODD – Énergie propre et à coût abordable »
L’occasion de faire entendre notre voix en tant qu’ONG et en tant qu’acteur spécialiste de l’énergie, avec plus de 35 ans d’expérience dans les zones rurales hors réseau à travers le monde.
UN POINT D’ÉTAPE IMPORTANT POUR LES OBJECTIFS INTERNATIONAUX
C’est une échéance importante pour la France cette année puisqu’elle y a présenté sa deuxième Revue nationale volontaire, faisant le bilan des actions mises en œuvre en faveur des ODD sur son territoire et à l’international. Année charnière au niveau international également : à mi-parcours de l’agenda 2030 pour les ODD et de l’objectif des 1.5°, les crises actuelles (inflation, guerre en Ukraine, démultiplication des évènements climatiques extrêmes) menacent les progrès faits à date, tout en soulignant l’importance d’une transition verte durable.
« Avec les politiques actuelles, nous nous dirigeons vers 2,8 degrés de réchauffement climatique d’ici la fin du siècle. Les conséquences seront dévastatrices », a averti Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, notant que « seules les énergies renouvelables peuvent combler le fossé de l’accès à l’énergie, stabiliser les prix et garantir la sécurité énergétique. »
AU RYTHME ACTUEL : 675 MILLIONS DE PERSONNES RESTERONT SANS ÉLECTRICITÉ EN 2030
Malgré d’importants progrès, de la baisse du coût du solaire à la hausse de l’accès à l’électricité au niveau mondial, l’Agence Internationale de l’Énergie nous alerte[1] qu’au rythme actuel, 675 millions de personnes resteront sans accès à l’électricité en 2030, la très vaste majorité en Afrique subsaharienne, dans les zones rurales les plus défavorisées. Pour atteindre ce « dernier km » et ne pas laisser de coté les plus pauvres, les solutions doivent être plus inclusives socialement, en finançant des projets qui mobilisent intelligemment les acteurs publics, le secteur privé mais aussi les acteurs associatifs dans leurs domaines de compétences respectifs.
[1] Source : https://trackingsdg7.esmap.org
MIEUX RECONSTRUIRE À L’ISSUE DES CRISES
Des crises de multiples origines viennent bousculer l’accès à l’énergie dans des zones électrifiées de longue date : en Ukraine, au Liban… Elles provoquent un intérêt croissant pour les énergies renouvelables décentralisées, source de résilience et d’autonomie lorsque le réseau classique fait défaut. De ces contextes dramatiques peuvent émerger des réelles opportunités de « mieux reconstruire » : décarboner le mix énergétique en développant les capacités renouvelables et en les injectant sur le réseau. Afin que ces projets soient adaptés, bien dimensionnés et pérennes, et que cet engouement pour les énergies renouvelables ne soit pas source de déceptions, il est essentiel de mobiliser les compétences et l’expertise technique nécessaires et d’anticiper le long terme.
RÉAGIR DÈS MAINTENANT POUR L’AVENIR
Les points de vue partagés durant ce Forum ont vocation à préparer le Sommet du Futur qui se tiendra en septembre et qui doit permettre aux États de redresser le tir d’ici à 2030. Pour l’énergie des solutions existent, que nous portons à notre échelle : en Ukraine, au Sahel, au Togo, à Madagascar.
Pour en savoir plus, découvrez le journal de la délégation française qui relaye notre intervention et une interview de présentation.
