La COP26, conférence internationale organisée par l’Organisation des Nations unies, qui s’est déroulée du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow (Écosse) a fermé ses portes. Elle a réuni les signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en vue de négocier de nouveaux objectifs et moyens de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Retour sur notre participation à cette nouvelle édition qui a connu une affluence record.
Après un clin d’œil en gare de Londres “Thank you for travelling by train” sur le trajet réalisé en train direction Glasgow, l’équipe représentante de notre ONG composée de Tania Chauvin (Chargée de projets) et Alexandre Anjuere (Délégué général) a enchaîné interviews, rencontres et conférences.
Retour sur notre table ronde organisée au pavillon France et consacrée à des exemples de projets permettant d’améliorer l’accès à l’énergie des populations les plus démunies, tout en favorisant leur développement économique et humain et en préservant le climat.
1/ Les énergies renouvelables pour répondre aux besoins en électricité de populations isolées
La grande majorité des projets d’Electriciens sans frontières sont des projets de taille modeste, avec quelques dizaines de Kwc en moyenne par installation. Si cela peut paraitre peu, cela prouve que le changement peut se faire de manière décentralisée, par et pour les communautés isolées. Nos projets cherchent tout d’abord à répondre à la priorité suivante : apporter une solution aux besoins en énergie de ceux qui en sont privés actuellement. Nous considérons que l’accès à l’électricité est un service essentiel sans lequel on ne peut pas avoir un accès satisfaisant à la santé et à l’éducation ; que ce soit pour accoucher dans de bonnes conditions la nuit, pomper de l’eau en saison sèche, ou encore étudier après la nuit tombée.
Or, pour tous ces besoins essentiels, les énergies renouvelables décentralisées sont une vraie solution. C’est ainsi que la plupart des projets d’Electriciens sans frontières consistent en l’installation de panneaux photovoltaïques associées à des batteries sur le toit d’une école ou d’un centre de santé, ou à l’installation de petites pompes solaires pour permettre de ne pas dépendre de la pluviométrie pour assurer les cultures maraichères. Au Sahel, où la pluviométrie est déjà impactée par les effets du dérèglement climatique, c’est contribuer à la résilience et à l’adaptation des plus vulnérables.
Nos programmes ont une action de décarbonation indirecte car ils évitent aux populations d’utiliser des énergies fossiles au quotidien.
2/ Les énergies renouvelables pour anticiper et faire preuve de résilience
Electriciens sans frontières intervient parfois dans des zones qui peuvent paraitre a priori moins concernées par l’accès à l’énergie. Pourtant, ces zones vont révéler leur fragilité lors de crises, qu’elles soient naturelles ou économiques, qui vont par ailleurs être amenées à se démultiplier à cause du dérèglement climatique.
Nous avons pour exemple, notre intervention à la Dominique, initiée dans le cadre d’une réponse d’urgence suite au passage de l’ouragan Maria.
Il est nécessaire de noter que la Dominique, alors qu’elle contribue extrêmement peu au dérèglement climatique, en subit les effets en premier, comme c’est le cas pour beaucoup de petits états insulaires. On assiste à une démultiplication des évènements climatiques extrêmes, avec des conséquences importantes. En 2017, l’ouragan Maria touche ainsi plus de 90 % des bâtiments de l’ile de 75 000 habitants. Le réseau électrique centralisé est lui coupé pendant plusieurs semaines.
Cette catastrophe a poussé le gouvernement de la Dominique, par la voie de son premier ministre, à engager une politique de transformation pour reconstruire différemment dans la perspective des évènements climatiques futurs et ainsi à être plus résilient face aux effets du changement climatiques. C’est dans ce cadre qu’un appel à Electriciens sans frontières a été fait.
Nous avons alors conçu un projet pilote avec l’installation de panneaux photovoltaïques résistants aux vents sur les toits de 6 centres de santé, couplés à des batteries permettant une autonomie de 3 jours. Cette solution technique permet de démonter les panneaux en toute sécurité afin d’éviter qu’ils soient détruits par l’ouragan. Cette méthode permet également aux centres de ne plus dépendre uniquement du réseau et de diminuer leurs coûts de fonctionnement. Cela a un impact direct sur les factures d’électricité. Enfin, ce projet permet d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’ile. Cet exemple permet de comprendre comment Electriciens sans frontières conjugue accès à l’énergie pour les besoins essentiels, lutte contre le changement climatique aussi bien dans l’atténuation que l’adaptation, et amélioration de la résilience de l’ile. Plus largement, cela permet également l’amélioration de la santé humaine et planétaire.
Nous avons notamment pu rencontrer Alexandre Marty & Rémy Bussac du Groupe EDF, Alexandre Alix du Partenariat Français pour l’Eau, participer à des conférences et exposer nos méthodes et projets lors de plusieurs moments, notamment :
Nous tenions également à féliciter la ville de Paris pour son prix ONU pour l’action climatique. Nous sommes particulièrement fiers de cette reconnaissance car elle est notre partenaire sur des projets menés au Togo, Bangladesh et au Sénégal.
Ce sommet, qui se voulait un moment historique à l’heure où les alertes des scientifiques et experts se multiplient, ne constitue finalement pas un tournant majeur dans la lutte pour le climat. Le chemin à parcourir reste long.
En effet, à quelques jours de la COP26, le Programme des Nations unies pour l’environnement a publié son rapport sur les émissions de gaz à effet de serre, et le constat est sans appel : “Les engagements climatiques affichés sont bien en deçà de ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris sur le climat.”.
La mobilisation d’Electriciens sans frontières pour le climat ne s’arrête évidemment pas à cette COP26.
Au-delà de nos actions auprès des plus exclus qui favorisent l’utilisation d’énergies renouvelables, nous travaillons à la mise en œuvre d’une politique environnementale. Elle est composée de 3 grands axes : CO2, déchets et biodiversité. Via cette démarche plus globale, nous souhaitons améliorer nos programmes et minimiser notre impact sur l’environnement.
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