4 juin 2021

Les énergies renouvelables, un accélérateur pour sortir de la pauvreté et lutter contre le dérèglement climatique

De très nombreux villages situés dans les zones rurales isolées d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie du sud, ne sont pas raccordés au réseau électrique national et ne disposent pas de l’énergie nécessaire au développement de leurs populations.

Alors que les émissions globales de dioxyde de carbone ont augmenté de près de 50 % depuis 1990 et que l’énergie représente environ 60 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ; le changement climatique exerce une pression encore plus forte sur les ressources dont nous dépendons et augmente les risques de catastrophes naturelles telles que sécheresse et inondations.

Pourquoi le manque d’accès à l’électricité creuse les inégalités ?

Si l’électricité est un bien essentiel, qui va de soi dans les pays les plus riches, elle reste un privilège au niveau mondial, et constitue un défi majeur dans la lutte contre les inégalités au sein des pays les plus pauvres. En effet, ne pas avoir accès à l’électricité a des conséquences directes sur les modes de vie, qu’il s’agisse de bénéficier de soins modernes y compris durant la nuit, d’accéder à de l’information via un téléphone portable ou à une télévision, de se déplacer en sécurité à la tombée de la nuit, de préserver ses aliments dans un réfrigérateur, ou encore de pomper facilement de l’eau pour sa consommation, son hygiène ou ses cultures.

Aujourd’hui encore, une personne sur sept n’a pas accès à l’électricité dans le monde.

Les populations qui n’ont pas accès à l’électricité vivent principalement en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Alors qu’en Asie du Sud, l’accès à l’électricité a connu un progrès remarquable au cours des dernières années, l’Afrique subsaharienne reste la région du monde la moins électrifiée. Au total, 60 % de la population mondiale non raccordée à l’électricité vit en Afrique. Le manque d’accès à l’électricité est un frein au développement et enferme des milliards de personnes dans la pauvreté. Contraints d’utiliser des énergies nocives et polluantes pour certaines activités, la santé des communautés est mise à mal. Par exemple, 750 millions de personnes cuisinent à l’aide de combustibles polluants dont les effets néfastes tuent 600 000 personnes chaque année.

Pour permettre un accès à l’électricité au sein des services collectifs (centres de santé, écoles) et aux ménages les plus pauvres et les plus difficiles à atteindre, des solutions solaires décentralisées, les installations solaires domestiques et les mini-réseaux, sont au cœur des solutions.

Du fait son caractère transversal, l’accès à l’électricité contribue à répondre à des enjeux alimentaires, éducatifs, sanitaires, sécuritaires, sociaux, économiques et environnementaux. Ces enjeux sont au cœur des projets menés par Electriciens sans frontières depuis 1986.

De plus, en privilégiant l’électrification de structures collectives, Electriciens sans frontières répond à des besoins essentiels, sans créer de clivage social. Les projets concernent des établissements scolaires, des centres de formation professionnelle, des centres de santé, des lieux publics…

Les énergies renouvelables : le pari d’Electriciens sans frontières

Les énergies renouvelables représentent une opportunité pour les pays en développement de faire un bond technologique et de se développer de manière durable et respectueuse de l’environnement.

L’utilisation des énergies renouvelables permet de minimiser l’impact sur l’environnement et la santé. De plus, dans de très nombreuses situations il s’agit de la solution technique qui est la moins coûteuse.

"

L’accès à l’électricité stimule la croissance économique et sociale, créé des emplois et améliore la santé des populations. Les énergies renouvelables sont la clé d’un développement durable.
"
Hervé Gouyet, Président d’Electriciens sans frontières

Pour répondre aux problématiques d’accès à l’électricité dans le monde, nous utilisons majoritairement l’énergie solaire mais également l’énergie hydraulique lorsque l’environnement nous le permet.
Le recours à l’énergie photovoltaïque est cohérent dans nos pays d’intervention dont le taux d’ensoleillement est record. C’est donc le cas dans de nombreux projets comme sur l’île de La Dominique (pour lequel nous avons été récompensé par le prix ONU de l’Action climatique lors de la COP25 à Madrid), comme à Madagascar, au Burkina Faso ou encore au Laos.
Le recours à l’énergie hydraulique est plus rare mais si le terrain s’y prête elle est utilisée. Cela a notamment été le cas dans le cadre d’un projet mené en collaboration avec la ville de Nantes au sein de la commune de Dschang au Cameroun. Cette dernière a demandé notre appui pour la réalisation d’une micro-centrale hydroélectrique destinée à l’alimentation en électricité de la nouvelle gare routière de la ville. La rivière Lefock jouxtant la gare routière, il était pertinent d’exploiter la force de cette ressource.

Ainsi, en privilégiant les énergies renouvelables, nous réduisons le recours aux énergies fossiles responsables du dérèglement climatique. C’est ce qu’on appelle le principe d’atténuation.
Au-delà de la production d’électricité nous travaillons aussi sur son utilisation la plus efficace possible : nous privilégions des usages énergétiquement efficaces (ex : lampes LED), prohibons autant que possible les matériels d’occasion (ordinateurs, matériels médicaux) car trop énergivores et mettons en place des solutions innovantes adaptées à l’environnement d’urgence climatique. C’est ce qu’on appelle le principe d’adaptation.

Vous l’aurez compris, le manque d’accès à l’électricité creuse les inégalités car a un impact sur la santé des populations, l’environnement, l’économie, l’éducation, la vie sociale et les conditions de vie en général.

Your browser is out-of-date!

Update your browser to view this website correctly.Update my browser now

×